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La dégustation du Sistrot du 5 juin 2018.

Mercredi 5 juin 1918 : rien qu’un beau temps implacable …

… de violentes attaques ont eu lieu sur la région Pernant, Saconi, Missy-aux-Bois, Troesnes. Pernant est tombé après une défense opiniâtre qui a coûté des pertes aux assaillants. Faverolles, attaqué par l’ennemi, a été conservé. La lutte est vive dans le sud de l’Ourcq. Veuilly-la-Poterie a été le théâtre de combats violents. Les Américains ont enrayé l’avance des forces allemandes qui cherchaient à pénétrer dans le bois de Veuilly, et par une contre-attaque, les ont rejetées au nord de ce bois …

Mardi 5 Juin 2018 : une température agréable nous accompagne, ni trop humide, ni trop sèche …

… un temps parfait pour quitter le verger de Penfoulig et participer à une dégustation de cidres allemands rapportés de Frankfurt-am-Main …

C’est beaucoup mieux la paix. En place d’Américains, nous avions des Asturiens qui en matière de cidre en connaissent un rayon.

Nous avons commencé cette session par une boisson de tous les jours, un Apfelwein populaire venu de chez le géant Possmann. Il n’y a pas de commentaire particulier à en faire, c’est un produit de consommation courante et il “fait le job”. Il était toutefois intéressant de commencer la soirée par ce cidre, afin de mesurer la distance qui sépare le monde des cidres grands publics de celui de la haute tradition, car elle existe bien autour de Frankfurt.

 

La Kelterei Stier, installée à Maintal-Bischofsheim est une maison connue en Hesse, autant pour ses cidres que pour les livres de  Jörg Stier, grand conteur des pommes et du cidre. Nous avions une bouteille de “Sider Exclusiv Grün” avec prise de mousse en bouteille et dégorgement dans la tradition des vins pétillants (7,5% vol). Pas de millésime, mais il semble que ce soit une récolte 2016. La présentation est impeccable avec un bel effet de mousse et un verre animé. Le nez est assez minéral avec un zeste de fruit et une suspicion de sulfite. La bouche est équilibrée avec une dominante acidulée. On perçoit la trace sulfitée et la pétillance en bouche est un peu envahissante. La finale est acidulée avec une longueur raisonnable. Si les avis étaient partagés sur la structure en bouche, c’est du beau travail.

Jens Becker tient boutique de cidre sur la Brückenstraße, au centre de Frankfurt-am-Main. Il y propose un grand choix d’apfelwein, de cidres du monde et sa propre production.

Nous avions une cuvée de la dernière récolte “JB” (7,5% vol). C’est joli dans le verre, un jaune un poil vert, une belle limpidité, mais ici point de bulle, un apfelwein de tradition c’est tranquille. Au nez cela fait penser à un vin blanc légèrement sulfité et réduit. La bouche est fraîche et acidulée. Les habitués y retrouvent la boisson de Hesse et ceux qui la découvrent imaginent plus un vin blanc à la finale un petit peu courte.

Weidmann & Groh est un producteur à la sacré réputation, installé à Friedberg sur une ferme familiale. Nous avions une bouteille de la cuvée “Boskop” 2015 (8% vol), celle primée au concours du Sagardo-Forum 2017 en Pays Basque. La couleur est magnifique et c’est également un cidre tranquille. Le nez est frais avec du fruit? Cela fait penser à de la liqueur avec des notes de sous bois et un peu réduit. En bouche, il y a cet équilibre un peu acidulé avec un soupçon de pomme, des notes de fruits rouges, de la minéralité et de la douceur. C’est long en bouche et agréable à déguster. Pour nos palais habitués aux cidres, cela nous semble plus proche du vin, mais c’est bien fait.

Ramborn, au Luxembourg, commercialise ses cidres en bouteilles de 33cl, exceptée une cuvée élaborée avec toutes les variétés du domaine (82), autant dire que ce n’est pas possible d’en produire tous les ans. Nous avions cependant une de ces rares bouteilles de la cuvée“Avalon” 2015 (6,3% vol). La bouteille de 37,5cl est fine et élégante. Au service cela se présente comme un joli vin blanc. Au nez c’est riche avec du fruit et des fragrances liquoreuses qui ont rappelé à certains quelques cidres de glace. Un peu en contradiction, la bouche, un poil fruitée, est plutôt amère, légèrement asséchante et un petit peu aqueuse. Pour autant la finale est bien en place et suffisamment longue.

Nous avions pour finir cette séance, plusieurs bouteilles d’Andreas Schneider, pionnier du renouveau de l’apfelwein. Pour commencer, un “Rosé Cuvée” 2010 (8% vol). Au service, il y a de la pression à l’ouverture, c’est un joli rosé avec un bel effet de mousse. Le nez est vif et minéral avec du fruit rouge (framboise). L’ensemble fait comme souvent avec les apfelwein, plus vin que cidre. La bouche est très équilibrée et pleine avec une belle persistance. Cependant, mais c’est probablement ce style qui le veut, la pétillance en bouche est importante, un peu comme le Sier que nous avions testé précédemment. L’ensemble est cependant parfaitement maîtrisé.

Nous sommes ensuite passé au “Graue Renette” 2015 (7% vol) et donc revenu au cidre tranquille. Au service c’est joli et même très joli. Le nez est souple, flatteur avec du sucre et une pomme plutôt lointaine. L’ensemble reste cependant minéral. En bouche il y a de l’amplitude, du caractère et de l’amertume, mais sans excès. Nos dégustateurs ont regretté que le fruit ne soit pas plus présent, le retrouvant seulement dans la finale assez longue et affirmée avec ce petit soupçon de fruit. 

 

Pour clore cette dégustation (ou plutôt cette première partie de soirée), nous nous sommes attaqué à une bouteille de Carpentin Barrique 2015 (6,5%) à la présentation aussi sobre que la bouteille précédente. Au service c’est beau et assez chic avec une couleur ambrée du plus bel effet. Le nez puissant porte des fragrances de fruits rouges et quelques traits de fruits bien mûrs, voir un peu cuits. En bouche, sous le bel équilibre acidulé, on trouve un bon goût de fruits à croquer et une amplitude agréable. La fin de bouche est acidulée avec un soupçon d’astringence et comme une trace de piqure. Du bel ouvrage qui mit tout le monde d’accord.

Note : D’une manière générale, mais il semble que ce soit affaire de réglementation locale, les bouchons a vis et les capsules nous ont un peu déçu, mais les cidres pétillants et le Ramborn étaient bouchés de beaux lièges.

Nous avons continué la soirée avec, ce n’est pas commun au Sistrot, du Sidra Natural venu tout droit des Asturies et servi dans la tradition, mais cela est une autre histoire. Mille remerciement à Ronan (qui assurait en même temps le service en salle) et Erwan pour leur accueil. Remerciement à notre équipe de dégustateurs, Brieug et Marine de Kermao, Claude et Lenaig de Menez-brug, Jennifer de Rozavern et à nos invités d’un soir, le poète Louis Bertholom et Carme et Marcos A. Fernandez de la Fondacion Asturias XXI (Gijoñ).

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