III LA FLORAISON
Les variété de fruitiers sont toutes caractérisées par une date de floraison qui peut varier d’une année à l’autre suivant les conditions climatiques. La floraison est généralement décomposée selon les stades suivant (voir: http://www.macgleo.com/blog/2013/05/08/le-temps-des-fleurs/) :
1 Bourgeon d’hiver – 2 Gonflement apparent – 3 Apparition des boutons floraux – 4 Apparition des pétales
5 Apparition de la première fleur – 6 pleine floraison – 7 Chute de la première pétale – 8 Chute des dernières pétales
c’est le stade 5 (apparition de la première fleur) qui est retenu comme date de floraison. Il convient donc de surveiller attentivement les arbres en cette période. En 2015, le temps a été particulièrement beau et chaud au mois d’avril ce qui a plutôt hâté des floraisons, mais le mois de mai a été frais et pluvieux ce qui a fait traîner les choses par la suite. Dans les vergers que nous avons suivi, nous avons relevé les observations suivantes :
Pour la variété appelée Person, l’apparition de la première fleur est intervenue le 27 avril. La documentation donne une date comprise entre le 27 avril et le 8 mai. Nous sommes donc au tout début de la période et cela correspond bien à la variété Person.
Pour la variété appelée Jaketig, l’apparition de la première fleur est intervenue le 3 mai. La documentation donne une date comprise entre le 30 avril et le 13 mai. Nous sommes donc au tout début de la période et cela correspond bien à la variété Jaketig.
Pour la variété joliment appelée Chann (Jeanne), ce qui est bien sûr un nom d’emprunt, il a fallu chercher. Dès la première visite en octobre, nous avions noté que le fruit est joli et de maturité relativement précoce. Une recherche dans la documentation a permis de lui trouver, parmi d’autres, une ressemblance avec la Lost-Kamm, une pomme du secteur de Quimperlé. Or, nous savons que la direction de l’ancienne cidrerie Rousseau-Goas de Fouesnant, appréciait les variétés du secteur de Moelan-Quimperlé et que plusieurs vergers du canton en étaient plantés sans que leurs noms aient été conservés. La présence d’une telle variété dans le secteur n’est donc pas impossible.
Nous avions dès cet hiver cherché à savoir si le port de l’arbre pouvait correspondre à une de nos pistes. Nous avons trouvé une description de l’arbre de la Lost-kamm, érigé et moyennement à très vigoureux (suivant les sources) et avons constaté, lors de nos visites hivernales, que l’arbre de Chann (au moins l’un des deux) présentait un port ressemblant à celui de la Lost-kamm.
Nous avons noté l’apparition de la première fleur le 21 mai pour l’un des deux plants (et un jour ou deux plus tard pour l’autre). Or la documentation donne une date de floraison comprise entre le 17 mai et le 5 juin. Nous sommes bien dans ce créneau. Les différents indices relevés tendent à rendre probable la possibilité qu’il s’agisse bien de Lost-kamm, mais il faudra désormais le vérifier avec un arbre témoin bien identifié.
La méthode est encore empirique car nous n’avons ni réuni assez de documentation pour avoir des référents sur chaque variété (même si nous savons que bien des variétés cornouaillaises n’ont pas fait l’objet d’études), ni guetté avec avec assez d’assiduité la floraison. Nous avons par contre accumulé des centaines de photos qui vont nous permettre de créer une base documentaire que nous pourrons fiabiliser avec le temps et surtout conforter (ou non) avec celles d’autres personnes.
Il s’agissait cette année d’évaluer le travail pour s’organiser à l’avenir. Nous avons déjà constaté que le jeu est intéressant et qu’il est loin d’être inaccessible au commun des mortels. Il est tout a fait possible de s’y mettre et, avec un peu chance et beaucoup de patience, de retrouver le nom des variétés fruitières inconnues qui ombragent nos jardins.