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AVALENN-NIJ (1- préambule)

Avalenn-nij

Beaucoup de gens ignorent où se trouve la Cornouaille. Pourtant c’est un ancien royaume Breton du milieu de l’Occident maritime, dont les navires ont longtemps animé les ports d’Europe. Pourtant c’est une « Terre des Rois », qui a donné à la Bretagne une dynastie capable de dialoguer d’égal à égal avec les princes Francs, dès l’époque carolingienne. Pourtant elle occupe une place prépondérante dans l’histoire de l’Armorique celtique jusqu’au début du XIIe siècle et l’assassinat d’Arthur, le dernier héritier cornouaillais au trône breton.

Si ce nom couvre aujourd’hui une aire géographique très variable selon que l’on parle de vie économique, touristique ou culturelle, l’appellation cidre AOP Cornouaille s’étend bien sur son territoire historique.

Car la Cornouaille abrite toujours les terroirs du « meilleur cidre du monde », le c’hwerv* comme cela se dit ici.

Or le cidre a connu une histoire récente mouvementée. Tombé en disgrâce dans la deuxième moitié du XXe siècle, il fut décidé, en Cornouaille comme ailleurs, d’arracher les pommiers afin de faire de la place aux céréales et fourrages nécessaires à l’élevage de vaches, de cochons et autres volailles.

Les pommiers cornouaillais furent donc arrachés, d’abord dans tous les vergers dont les pommes étaient destinées aux cidres industriels et aux distilleries de l’État puis, comme l’élevage marchait bien et que le cidre se vendait mal, les autorités s’attaquèrent également aux vergers dont les fruits servaient à faire les cidres de caractère qui faisaient la fierté des anciens paysans. Évidemment, tous n’étaient pas d’accord et il se trouva fort heureusement, même parmi les plus productivistes, des hommes de goût et de savoir, pour sauver des arbres dans les cantons où le cidre avait bonne renommée.

À Parkmenezdu, le cidre était bon, mais de nouveaux paysans étaient venu de l’Est, s’étaient lancé dans l’élevage et préféraient utiliser les champs pour produire du fourrage et de l’aliment à bétail. Dans les anciens vergers les d’arbres furent donc déracinés. Personne ne s’aperçut cependant qu’il en manquait un, le Prad-yeot** qui avait décidé de ne pas se laisser faire et s’en était allé chercher ailleurs, une terre où il pourrait chaque année faire ses fruits en paix.

C’est ainsi qu’avec la complicité d’un doux rêveur et d’un korrigan, il est devenu « Avalenn-nij » (le pommier volant).

Avalenn-nij, l’histoire du pommier cornouaillais qui ne voulait pas être arraché, à suivre sur Macgleo. com.

* – c’hwerv (prononcé localement féo) = amer.

** – Prad-yeot(prononcé localement prad-iod) = le carré d’herbe.

Le prat yeot, désignait autrefois, dans certaines régions, le petit pré que l’on réservait au domestique dans les fermes. A noter cependant que cette excellente variété douce-amère de pomme à cidre cornouaillaise (originaire de la vallée de l’Odet) peut tout aussi bien être la Prat-yod qui signifie littéralement pré de bouillie, un nom qui pourrait s’expliquer par le fait que les fruits tombés sur l’herbe se gâtent très rapidement et font de la yod-avaloù (marmelade).

 

 

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