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Le temps des concours de cidre.

Il est toujours hasardeux de prétendre que tel cidre est le meilleur. Il est en effet évident que chacun peut le décider pour lui-même. Cependant l’opinion de plusieurs personnes réduit le nombre de ceux qui peuvent prétendre à cette gloire. Cela ne suffit pourtant pas à apporter une réponse satisfaisante à cause de la très grande diversité des produits.

S’il est donc illusoire de prétendre couronner un meilleur cidre, en élire un parmi des produits de typicité similaire est salutaire. L’exercice offre de mettre en lumière le travail du maître de chai, car si le caractère d’un cidre est issu des fruits de son terroir, c’est la volonté de l’artisan qui l’élabore.

Concours de cidre

La meilleure période pour organiser un concours est évidemment celle ou les cidres sont à leur plénitude ou près de l’être, c’est à dire de la fin du printemps au milieu de l’été. Il en existe beaucoup un peu partout en Bretagne, en Normandie et ailleurs comme à Paris à l’occasion du Salon de l’Agriculture. Ce dernier concours, s’il apporte une certaine notoriété, est toutefois organisé fin février, ce qui n’est pas le meilleur moment.

En Bretagne, depuis quelques années, c’est le concours des Terralies qui ouvre la saison. Il se tient à Saint Brieuc, un peu à l’écart du Goelo où la tradition cidricole est ancienne. Ce concours se veut régional, mais en réalité il rassemble majoritairement les producteurs de l’est breton. Dans le courant de l’été se tiennent les concours de Fouenant (un centenaire qui poursuit son bonhomme de chemin en plein cœur du verger cornouaillais) et le concours des Appellations d’Origine qui constitue un événement au milieu du Festival de Cornouaille, à Quimper. Ces deux concours rassemblent majoritairement les producteurs cornouaillais.

Il semble que cette concurrence des concours ne soit pas du goût des tenants du jacobinisme, mais elle correspond à une réalité, celle de la Bretagne celtique à l’ouest et de la Bretagne romane à l’est. Il est donc heureux qu’il en soit ainsi et que le cidre breton évite les chemins de l’uniformisation, ce triste prélude à la banalisation et au déclin.

Cette année la revue Bretagne Magazine a tenté un concours ouvert aux cidreries bretonnes des neuf comtés du pays (5 départements selon la nomenclature parisienne). Peine perdue, seuls les cornouaillais ont répondu en nombre, même s’il faut se féliciter de la présence de concurrents venus du Pays Nantais. La revue (N° spécial été 2013) s’en fait évidemment écho.

Le concours des Terralies s’est donc tenu récemment à Saint Brieuc. On notera que la production industrielle y est invitée et que chacun de ses deux représentants a obtenu une médaille d’or. Cependant c’est la production fermière et artisanale professionnelle, bien plus impactée par le millésime qui nous intéresse ici.

Ces cidres ont été honorés de 19 médailles (voir ci-dessous) dont 7 médailles d’or, 6 médailles d’argent et 6 médailles de bronze pour 6 catégories en compétition. Le département 22, qui jouait à domicile en a obtenu 6, le département 29, pourtant peu représenté 5, le département 35, venu en voisin 3, le département 44 n’était peut-être pas invité (quel dommage) et le département 56 a gagné 5 médailles.

Le palmarès concerne 12 maisons. La cidrerie des 3 frères à Ergue Gaberic (un Cornouaillais donc) fait la plus ample moisson de médailles avec 3 breloques (et même 4 car les cidres des Celliers de l’Odet sont produits sur le même atelier). Les cidreries Vallée du Mel, Nicol, Benoit Bouvier et Kerne (un autre Cornouaillais) empochent 2 médailles chacunes.

CCTerralies

On notera à propos de La cidrerie des 3 frères à Ergue Gaberic, qu’elle s’est déjà fait remarquer pour son brut des Celliers de l’Odet. Au delà de la constance de leur produit (il n’y a pas de hasard), cela montre que si cette maison travaille bien (les autres aussi), elle a su tirer un meilleur parti de la récolte 2012. Rappelons que cette récolte ne fut globalement pas d’une très grande qualité ni très abondante (sauf en Cornouaille). Il faut saluer le travail des cidriers qui ont malgré cela réussi à élaborer des cidres tout a fait honorables.

Nous verrons dans le courant de l’été ce que donneront les concours cornouaillais.

Kroas Avalou d’ar 15 a viz even 2013

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